Travailler après sa prise de pension ?

Se pose toutefois la question de l’impact que cela peut avoir sur la pension légale du pensionné qui souhaite malgré tout rester actif. De ce point de vue, la Belgique connait un système de limitation des revenus professionnels qu’un pensionné va être autorisé à percevoir dans le cadre d’une activité professionnelle, mais seulement dans certains cas particuliers.

Ainsi, ce système de limitation des revenus professionnels n’est applicable aux pensionnés que dans deux cas spécifiques :

• Soit la personne a pris une pension anticipée (donc avant l’âge légal de la pension) et a ensuite repris le travail ;
• Soit la personne ne peut pas justifier d’une carrière complète de 45 années au moment de la prise de sa pension.

Autrement dit, toute personne qui a atteint l’âge légal de la pension (actuellement 66 ans) ou qui a une carrière d’au moins 45 ans au moment de la prise de pension peut continuer à travailler sans aucune limite de revenus.

Lorsque le système de limitation des revenus professionnels est d’application, la pension légale pour l’année concernée est alors diminuée à hauteur du pourcentage de dépassement de la limite (par exemple, si le pensionné dépasse de 10 % la limite fixée, sa pension légale est dans ce cas diminuée de 10 % de son montant total).

Enfin, le fait d’être pensionné permet au travailleur de n’être soumis qu’au taux de cotisations sociales dit « réduit », à savoir celui de 14,70 %, sans jamais être concerné par le taux de 20,50 %. Cependant, les cotisations qu’il paye en tant que pensionné n’augmentent en aucun cas le montant de sa pension légale, ni n’octroient aucun droit social particulier.

À noter que le gouvernement Arizona, dans le cadre de sa réforme des pensions, souhaite modifier la taxation des revenus professionnels après la prise de pension. En effet, une personne pensionnée qui souhaiterait compléter ses revenus après l’âge légal de la pension ou après une carrière complète de 45 ans devrait à l’avenir payer moins d’impôts, grâce au prélèvement d’une simple cotisation libératoire de 33 % (comprenant à la fois l’impôt des personnes physiques et les cotisations sociales), qui sera, au total, plus avantageuse que les prélèvements actuels.

N’hésitez pas à prendre contact avec Pareto si vous désirez en savoir plus sur cette question.

Olivier Doms – Juriste et fiscaliste chez Pareto SA
Article rédigé le 4 avril 2025